Le product backlog

Le product Backlog (= PBL) : mais qu’est ce que c’est que ça

Chaque Product Owner pourrait donner sa propre définition du product backlog mais la mienne est la suivante :

le product backlog est une liste ordonnĂ©es des futures fonctionnalitĂ©s que je souhaite un jour voir en production pour mon produit. Appelons ces futures fonctionnalitĂ©s des “items”.

Par définition un PBL ne contient que des items qui ne sont pas encore développés.

Les diffĂ©rents items qui composent un product backlog reprĂ©sentent au choix : 

  • des nouvelles fonctionnalitĂ©s,
  • des amĂ©liorations de fonctionnalitĂ©s dĂ©jĂ  existantes,
  • des tĂąches techniques*.

*et oui, il est tout Ă  fait possible de voir Ă©galement dans un PBL des items correspondant Ă  des tĂąches techniques comme par exemple : “refonte de la charte graphique de l’appli mobile” ou alors “migration du backend toto vers la version 1.67” par exemple.

La rĂšgle communĂ©ment admise Ă©tant tout de mĂȘme de se confectionner un PBL avec des items de taille similaire (au moins fonctionnellement parlant car on dĂ©couvre parfois des surprises sur la taille des items aprĂšs leurs macros-chiffrages par l’équipe de dĂ©veloppement, mais j’y viens plus tard).

Il existe pas mal d’outils pour faire de la gestion de backlog, personnellement j’ai travaillĂ© avec la doublette magique Jira/Confluence et AzureDevOps (ex TFS) mais je suis sĂ»r que vous trouverez votre bonheur parmi toutes les solutions du marchĂ©. 

En tant que PO sur quoi qui puis-je m’appuyer pour m’aider Ă  crĂ©er mon PBL ?

GĂ©nĂ©ralement si vous ĂȘtes Product Owner c’est que quelqu’un vous a demandĂ© de l’ĂȘtre (directement ou non mais vous n’ĂȘtes pas arrivĂ© lĂ  par hasard). 

Cette personne est gĂ©nĂ©ralement appelĂ©e le mĂ©tier, le sponsor (ou la MOA ou le stakeholder et j’en passe et des meilleurs) de votre produit. 

Devinez quoi ? C’est lui qui va vous donner les items de votre backlog.

La premiĂšre chose Ă  dire concernant les items constituant un PBL va vous sembler Ă©vidente mais il est parfois bon d’enfoncer des portes ouvertes (comme on dit pas chez moi 😂) : un PBL ne doit contenir que des Ă©lĂ©ments qui ont de la valeur pour votre produit.

Les tĂąches techniques, les POCs et autres spikes peuvent Ă©galement ĂȘtre ajoutĂ©s Ă  un PBL car bien qu’ils n’apportent pas de valeur directement Ă  l’utilisateur, ils vont participer Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© du produit et Ă  rĂ©duire les risques d’incident sur le long terme.

J’aborde dans d’autres articles du blog, mes techniques de recueil de besoin. 

Sachez que pour constituer votre PBL vous allez avoir besoin de rĂ©aliser un certain nombre d’ateliers avec le mĂ©tier afin de rĂ©cupĂ©rer : 

  • la “roadmap” du produit avec les dates clĂ©s et les jalons Ă  respecter,
  • Ă©ventuellement un prĂ©-dĂ©coupage en version dĂ©jĂ  effectuĂ© par un PM,
  • les fonctionnalitĂ©s de base de votre produit (les “must-have”) sans quoi rien ne sera possible (ex : une brique d’authentification),
  • les fonctionnalitĂ©s que l’on veut dĂ©velopper absolument mais qui ne peuvent pas venir sans les fondations (les “should-have”) par exemple “envoyer une notification push pour chaque but marquĂ© par mon Ă©quipe favorite”, 
  • les fonctionnalitĂ©s que l’on aimerait avoir Ă  moyen terme (les “nice-to-have”) par exemple “pouvoir personnaliser le texte de mes notifications pour rester discret au travail”.

Muscler sont PBL avec le métier

Des ateliers au cours desquels on construit son product backlog, ne doit pas ĂȘtre un jeu de questions/rĂ©ponses entre un PO et un PM.

Au contraire le Product Owner est lĂ  pour comprendre oĂč veut aller le PM, le challenger sur le maximum de choses pour qu’ensemble ils sachent oĂč le produit ira.

Le Product Manager doit ĂȘtre Ă  l’écoute de son Product Owner pour que celui-ci puisse prendre possession du produit et s’investir Ă  100% dans sa crĂ©ation.

Il est inutile dans ce genre d’atelier d’aborder des sujets qui viendront Ă  ĂȘtre dĂ©velopper dans trop longtemps : le besoin aura le temps d’évoluer 10 fois et le fait d’aborder maintenant un sujet trop flou n’aura aucune utilitĂ© concrĂšte mise Ă  part celle de faire traĂźner une rĂ©union 20 minutes supplĂ©mentaires.

Mes deux principaux conseils lors d’ateliers de constitution d’un PBL pour un Product Owner sont les suivants :

  • Timeboxer l’exercice : 1h30 maximum (Ă  rĂ©pĂ©ter jusqu’à avoir une roadmap sur 6 mois par exemple)
  • S’efforcer de “penser version” c’est Ă  dire regrouper au maximum au cours de l‘atelier les items devant fonctionner ensemble en une version cohĂ©rente

En dĂ©finitive, une fois que vous avez menĂ© vos X ateliers avec le mĂ©tier et que vous avez compris et dĂ©terminĂ© avec le PM la valeur de chaque fonctionnalitĂ©, vous devez ĂȘtre en mesure de pouvoir prĂ©senter un premier draft de votre PBL tel que ci-dessous :

Note : La valeur d’un item est quelque chose d’arbitraire c’est Ă  dire qu’à un instant t le PO et le PM se sont mis d’accord sur un certain poids mais il arrive qu’ils se trompent (et oui ça arrive). Dans ce cas lĂ , les retours utilisateurs montreront que la fonctionnalitĂ© n’est pas ou peu utilisĂ©e et la business value de cet item sera mise Ă  jour par le PO dans le PBL.

Attention, la valeur d’une fonctionnalitĂ© ne dĂ©signe pas sa prioritĂ©. Pour savoir comment prioriser les items de votre backlog la rĂ©ponse se trouve dans le chapitre ci-dessous.

Comment prioriser les items de son Backlog ?

Il existe de nombreuses maniùres de prioriser les items de son backlog pour un Product Owner (MMF etc
)

Toutefois il faut bien garder en tĂȘte que le plus important dans le rĂŽle d’un product Owner et la gestion de son product backlog rĂ©side dans le fait de savoir en permanence oĂč en est son produit Ă  l’instant t et oĂč il va aller Ă  Ă  t+1.

D’ailleurs pourquoi demande-t-on à un PO de prioriser son backlog ?

A mon sens c’est avant tout pour qu’il sache en permanence oĂč il en est et oĂč il veut aller, comme un capitaine sur un bateau en quelque sorte.


Imaginez que vous croisiez votre N+3 Ă  la cafĂ©t’ Ă  midi, sauriez-vous lui rĂ©pondre la date prĂ©visionnelle de sortie de la feature “de notifications push tant attendue dont il a justement parlĂ© avec le DG lors de sa partie de golf de dimanche” en moins de 10 secondes de rĂ©flexion ? 

Le bon PO, oui 🙂 car il connaĂźt son backlog, il connaĂźt les items en cours de dĂ©veloppement (et Ă©ventuellement le retard accumulĂ©), il connaĂźt les items au programme du prochain sprint de son PBL, il connaĂźt le temps de latence moyen entre un dĂ©veloppement DONE est une mise en production et il peut donc rĂ©pondre Ă  +/- 2 semaine, une date rĂ©aliste hors imprĂ©vus.  

Et ça, le N+3 il kiffe.

Je donne ci-dessous ma technique de priorisation d’un PBL, elle est certainement perfectible, n’hĂ©sitez pas Ă  commenter mon article pour me donner votre technique de priorisation de backlog #ameliorationcontinue ;). 

Imaginons que j’ai dĂ©jĂ  une liste de X items constituant mon PBL, chaque item possĂšde : 

  • Une valeur (en agile on nomme ceci la business value) relative par rapport Ă  ses voisins (voir chapitre prĂ©cĂ©dent), 
  • Une version cible
  • Une taille similaire et convenable Ă  mes yeux 

Maintenant comment je priorise tout ça ? 

L’exercice de priorisation en tant que tel est plutĂŽt complexe, il n’existe pas de “formule magique” et rien ne vous garantie que ce qui a marchĂ© une seule vaudra pour la suivante.

Pour pouvoir bien prioriser les items de son PBL le PO a bien de connaĂźtre pour chaque item : 

  • La business  value, 
  • La complexitĂ©*,
  • Le risque (est-ce que sans cet item mon produit est en risque ?) 

*Pour tout savoir sur la complexitĂ© d’un item du PBL, je vous invite Ă  lire l’article suivant.

Une fois ces 3 informations en sa possession il est possible de dĂ©terminer la prioritĂ© d’une fonctionnalitĂ© en faisant le rapport de sa business value sur sa complexitĂ©.

Par exemple : 

FonctionnalitĂ© d’authentification : BV=100 // ComplexitĂ© = 30 jH // Risque : niveau le plus haut Poids de la priorisation = 3.33 (+ risque max)

FonctionnalitĂ© de personnalisation d’une notif push : BV : 5 // ComplexitĂ© = 3 jH // Risque: nul 

Poids de la priorisation = 1.66 (pas de risque)

Au regard de toutes ces informations et en gĂ©rant au mieux les dĂ©pendances, le product Owner est normalement maintenant capable de gĂ©nĂ©rer un PBL de ce type : 

insérer ici une maquette de PBL avec des items ordonnés par versions et priorisés.

La vie est parfois…cruelle

Un Product Owner pourra mettre toute l’énergie qu’il peut pour prioriser de la meilleure des maniĂšres son PBL il faut garder Ă  l’esprit que dans “la vraie vie” une demande du top management passera toujours en top prioritĂ©. 

Bien souvent, un des rĂŽles de PO sera donc de savoir jongler entre son product backlog et les demandes externes non-initialement “prĂ©vues”. Comme dans la vraie vie en quelques sorte 😉

Conclusion

ClĂ© de voĂ»te de la mĂ©thode Scrum, le Product Backlog qui est partagĂ© avec l’ensemble des parties prenantes interagissant avec le produit, est l’outil principal du product Owner. 

En perpĂ©tuelle Ă©volution, le PBL reflĂšte la roadmap Ă  l’instant t du produit en cours de construction. Il donne des indications sur les diffĂ©rentes fonctionnalitĂ©s attendues dans chaque version ainsi que des prĂ©cisions sur les dates espĂ©rĂ©es de livraisons.

Je conseille à chaque PO de faire de son PBL sa boussole lui permettant de toujours garder le cap vers le plus important : fabriquer des fonctionnalités pertinentes pour les utilisateurs.

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